Les femmes à la conquête des métiers de l’horlogerie

Dans l'univers traditionnellement masculin de l'horlogerie et de la microtechnique, les femmes ont une place prépondérante dans les rôles d'horlogères et de plus en plus dans des métiers tout aussi essentiels à la production d’une montre.

Micromécaniciennes, qualiticiennes en microtechnique, dessinatrices en construction microtechnique, termineuses en habillage horloger, polisseuses, cadranographes : dans ces professions émergent de nombreux visages féminins qui contribuent à la diversification et à la vitalité d'une industrie en constante évolution. Les horlogères ont longtemps été les visages féminins les plus visibles dans l’univers de la montre, mais aujourd'hui, le paysage de la formation professionnelle des métiers de l'horlogerie s'enrichit de la présence de nombreuses femmes dans des postes techniques de haute précision dans les domaines de la microtechnique et de la terminaison.

Focus sur les métiers qui séduisent de plus en plus de femmes

Qui sont-elles, que font-elles et qu’est-ce qui peut vraiment les séduire ? Pour paraphraser ces questions, trois métiers auxquels les entreprises offrent de nombreuses places d’apprentissage sont mis en exergues.

Les micromécaniciennes jouent un rôle crucial dans la fabrication horlogère, maîtrisant des compétences pointues en usinage, maniant des instruments de haute précision, et travaillant avec des composants minuscules pour garantir une précision au micron. Leur engagement envers la qualité et l'excellence séduit tant les apprenties que les entreprises formatrices.

Les qualiticiennes en microtechnique, garantes de la qualité, conçoivent et mettent en œuvre des systèmes de contrôle rigoureux, collaborant avec les équipes de production pour s'assurer que chaque étape respecte les normes les plus strictes. Ce métier attire les femmes par son aspect méthodique et son importance cruciale dans la fiabilité et l'excellence des produits finis.

Quant aux termineuses en habillage horloger, elles apportent leur touche finale à chaque montre, veillant à ce que chaque détail soit esthétiquement irréprochable. Leur sens de l'esthétique et leur dextérité manuelle font d'elles des actrices incontournables de l'excellence horlogère. Ce soin du détail et l'opportunité de contribuer à la beauté du produit final séduisent particulièrement les femmes dans ce métier.

Pour en savoir davantage sur les intérêts marqués et la vie en entreprise des apprenties, Alexandra Wenger, Responsable du service Formation professionnelle de la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse (CP), répond à plusieurs questions.

Comment les apprenties s'intègrent-elles ?

« Elles s'intègrent rapidement en démontrant leurs compétences et leurs talents, pleinement reconnus et valorisés. Elles établissent aussi d’excellentes relations professionnelles avec leurs formateurs/formatrices et collègues. »

Les femmes enrichissent-elles les domaines techniques ?

« Il est souvent observé que les femmes qui décident de s’orienter dans les métiers techniques démontrent rapidement une passion et un talent qui apportent une valeur ajoutée au secteur, contribuant à son développement continu. »

Quels sont les débouchés possibles ?

« Les possibilités sont multiples ! De nombreuses diplômées d’un CFC choisissent de poursuivre leurs études dans des programmes postgrades. Il n'est pas rare d’observer des techniciennes ou des ingénieures travaillant dans le domaine de la microtechnique. De plus, l’introduction d’un Brevet fédéral de responsable d'atelier en horlogerie a élargi les opportunités de développement professionnel. »

À quels moments l'intérêt pour ces métiers peut-il être suscité chez ces jeunes femmes ?

« Ces métiers, souvent méconnus du grand public, éveillent de la curiosité lors des salons des métiers. C’est là que de nouvelles vocations peuvent naître. Nous présentons également ces formations via des campagnes digitales et des forums des métiers. »

En conclusion, l'industrie horlogère et microtechnique tend vers une grande diversité de genre. Selon les statistiques de la CP, environ 43% du personnel de cette industrie sont des femmes, un taux stable depuis plusieurs années. Cette parité reflète un environnement professionnel favorable aux talents masculins et féminins. Le secteur compte sur l’intérêt continu des femmes et des hommes pour les métiers techniques pour maintenir et renforcer cette dynamique inclusive et enrichissante.